Le chef d’antenne des renseignements soudanais pour le Tchad et le Centrafrique, en poste à Bangui, se retrouve au cœur d’une vaste entreprise de déstabilisation de son pays hôte, violant toutes les règles de diplomatie. En effet, selon des sources sécuritaires, le colonel Moussa Al-Sadiq revendique être la tête pensante derrière une vaste machination dont le but ultime serait d’attenter à la vie du Président Faustin Archange Touadéra ainsi que la liquidation de ses proches collaborateurs souverainistes.

D’après nos informateurs, ce colonel du renseignement soudanais reconnait avoir mené des actions de sabotage de la coopération au développement avec des partenaires stratégiques du Centrafrique, notamment les investisseurs Émiratis en vue de maintenir le pays dans un état de pauvreté ambiant et d’inertie. Concomitamment, il s’arroge d’avoir entretenu des réseaux de corruption afin de s’acheter la loyauté de quelques fonctionnaires véreux devant servir ses sombres desseins dans les jours à venir.
Ayant une bonne connaissance de la sociologie aux frontières du Tchad, du Centrafrique et du Soudan, ce-dernier est activement engagé à y renforcer la présence rebelle avec un approvisionnement tant en moyens matériels que financiers et humains. L’objectif visé étant de concentrer un point de frappe, aux frontières Nord-Ouest du pays, pouvant être mobilisé dans le cadre d’opérations offensives contre le pouvoir le moment venu.

Il convient de souligner que la zone frontalière est peuplée d’ethnies Beri, connus sous leurs appellations arabes de Zaghawa et de Bideyat, vivant à cheval avec le Darfour. Ces groupes sociologiques sont partagés entre trois anciens sultanats dont celui du Darfour (au Soudan), du Ouaddaï (au Tchad) et du Sinyar (en RCA). D’autres groupes ethniques n’ont pas été séparés par la frontière, mais l’ont traversée bien avant qu’elle ne soit démarquée, à la recherche de nouveaux pâturages (Arabes, Peul) ou fuyant l’effondrement de vieux royaumes (Dadjo, Tundjur). Parmi ces communautés se trouvaient notamment d’importants sous-groupes arabes comme les Rizeigat, les Missiriya et les Hemat (ou Ta’aisha), ainsi que des groupes non-arabes comme les Dadjo, les Tundjur, les Borgo (Ouaddaïens), les Tama, les Bornu, et les Peuls (Fellata).
Le colonel Moussa Al-Sadiq compte sur la forte transhumance des populations dans cet espace historique pour développer son influence dans la région en accroissant considérablement les capacités de nuisance et de guerre des groupes armés. Pour y parvenir, il mise particulièrement sur deux chefs rebelles centrafricains issus de ces communautés transfrontalières dont il assure la protection et finance le séjour dans la capitale économique de son pays, Port-Soudan. Pourtant ces-deux individus sont reconnus terroristes par leurs autorités sécuritaires, et leurs noms figurent en pole position dans les fiches de recherche des renseignements de leur pays. Il s’agit de : Nour al-Din et Ali Drissa.
Il est important de relever que les services d’intelligence soudanais, via leur chef d’antenne à Bangui, contribuent massivement à relancer deux puissantes milices composées en majorité d’éleveurs – l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et le groupe Retour, réclamation et réhabilitation (3R). Ces efforts vont à contre-courant de la dynamique de l’accord de paix de Khartoum de 2019 entre l’Etat Centrafricain et les principaux groupes armés, qui ciblait aussi la fin des conflits pastoraux.


Selon des polémologues, cette stratégie d’étranglement économique que poursuit le colonel Moussa Al-Sadiq pourrait contribuer à accroitre la critique de l’opposition et à fragiliser le pouvoir dans l’opinion. Conjuguée avec le renforcement des groupes armés, à la veille des prochaines présidentielles, cette approche deviendrait une véritable arme de déstabilisation du pays pouvant l’entrainer à nouveau dans un cycle conflictuel.
Les experts sont donc unanimes sur la réponse ferme et souveraine que Bangui devrait adresser aux autorités soudanaises pour non seulement recadrer cet agent lugubre mais aussi ceux de qui il tient le pouvoir de ses actions. Un tel message serait transmis par un démantèlement sans demi-mesures des éléments du renseignement soudanais dans la capitale Centrafricaine et partout ailleurs dans le pays .
A titre de rappel, la junte au pouvoir à Khartoum n’en est pas à sa première tentative de déstabilisation dans la région. En mars dernier, le général soudanais Yasser Al-Atta menaçait déjà les aéroports du Tchad de frappes lors d’une interview sur Al Jazeera. Le gouvernement tchadien, par la voix de son porte-parole Ibrahim Adam Mahamat, avait alors réaffirmé son droit légitime de protéger son territoire et de riposter à toute tentative d’agression.
Le Président Faustin Archange Touadéra, chantre de la paix et de la coopération régionale, devra cette fois-ci prendre la mesure de la situation et mettre plus de fermeté dans la diplomatie avec ce pays frontalier qui montre une posture belliqueuse des inattendue.



















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