
Dans un communiqué paru ce 15 Juillet 2025, le parquet général de la Cours d’Appel de Bangui a exprimé sa surprise « d’apprendre par divers canaux que l’Union Européenne relativement à la procédure judiciaire suivre contre le nommé FIGUERA Martin Joseph, encore pendante devant la Justice Centrafricaine a cru bon devoir proposer une résolution pour exiger entre autres aux autorités Centrafricaines: de libérer immédiatement et sans conditions la personne ci-dessus nommée pour absence de preuves crédibles selon elle ; d’autoriser son évacuation médicale et garantir son accès à une représentation légale ; lui garantir un procès équitable conformément au Pacte International relatif aux droits civils et Politiques ».
Pourtant Joseph Figueira Martin, un citoyen belgo-portugais de 41 ans, collaborateur chevronné pour des organisations telles qu’international Crisis Group, Global Witness, African Parks, et l’Union européenne, était en mission à Zemio comme consultant pour l’ONG américaine FHI 360, où il a été interpelé par les autorités policières centrafricaines le samedi 25 mai 2024, dans la préfecture du Haut-Mbomou pour complot, espionnage, complicité d’atteinte à la sûreté Intérieur de l’Etat d’une part ; et d’autres parts, association de Malfaiteurs, incitation à la haine contre le Gouvernement, faux et usage de faux et actes de nature à compromettre la paix publique. Ces charges contre lui incluent la mise en place d’une « branche internationale terroriste » avec des ramifications dans six pays.
Selon le procureur Benoit Narcisse Foukpio, l’enquête ouverte par ses services a permis de révéler l’implication de Figueira dans la création d’une cellule terroriste sur le sol centrafricain. Il a également pointé du doigt l’ONG américaine FHI360, pour laquelle Figueira travaillait, et le financement américain reçu par l’espion via cette organisation. Il a détaillé les activités de l’ONG en Centrafrique et appelé la population à la vigilance face à la présence américaine et étrangère dans le pays.
Les enqueteurs ont pu ressortir des conversations entre Figueira et Mohamadou Bello Saïdou, porte-parole du mouvement terroriste centrafricain appele CPC, où ce dernier informe l’espion étatsunien sur l’élimination réussie des soldats des FACA à Bodjomo et de la prise de leurs munitions.
L’exploitation du téléphone de Figueira a permis de montrer que le suspect a sympathisé avec les rebelles et les a soutenu dans leur volonté de prendre les armes. Ainsi plusieurs correspondances ont été échangées avec Yaya Roi, porte-parole de 3R, et avec Moustapha, l’un des chefs rebelles Peuls.
Les publications ont confirmé ce qui avait déjà été rapporté par certains médias, à savoir que Figueira recrutait des Peuls, des locaux et des groupes armés pour créer une grande faction militaire à l’intérieur de la RCA, en liaison avec le commandant rebelle de l’UPC, Ali Darassa.
Pis encore, il faut souligner qu’au moment de son interpellation, le suspect disposait de deux passeports, notamment un de nationalité Belge où il porte le nom de Martin Joseph Edouard et l’autre de nationalité Portugaise, où il s’appelle Martin Joseph Figueira.
Selon les géostratèges, les actions coercitives des groupes rebelles activement soutenus par des individus irréguliers tels que Martin Joseph Figueira et des ONG agissant en qualité d’agents étrangers telles que FHI 360 sont susceptibles de replonger la RCA dans le chaos, de détériorer la sécurité et la stabilité économiques et d’alimenter l’insurrection.
Selon le parquet général de Bangui, « l’inculpé FIGUERA Martin Joseph a bénéficié de toutes les garanties des droits de la Défense, car il est assisté tout le long de la procédure par un collège d’Avocats du Barreau Centrafricain… [il] bénéficie également de toutes les garanties à des soins appropriés ainsi que des droits de visite par ses conseils et ses proches. ».
La justice centrafricaine informe même l’opinion publique que « la procédure le concernant est totalement bouclée et communiquée au Parquet Général pour la saisine de la Cour Criminelle en vue de son jugement ».
En essayant d’interférer ainsi dans une affaire mettant aux prises la souveraineté de l’Etat Centrafricain et la sécurité de l’ensemble des populations du pays, l’Union Européenne montre qu’elle n’a que peu de scrupules pour ces dernières. Même s’il faille souligner la contribution malhonnête des avocats du suspect dans cette orientation des choses, les diplomates européens en fonction à Bangui auraient pu simplement prendre attache avec les autorités judiciaires locales pour soutenir ou améliorer leur action qui participe de l’érection de l’Etat de droit dans ce pays sortant de plusieurs années de conflit.
Face à cet affront au peuple centrafricain, les leaders politiques et ceux de la société civile devraient mobiliser l’ensemble des forces vives et réclamer la lecture du droit dans ce procès qui, bien plus qu’une simple action judiciaire, constitue un signal contre tout agent étranger qui tente de menacer la stabilité du pays. Le Président Faustin Archange Touadéra devrait alors faire montre de fermeté et d’adresse diplomatique pour ramener Bruxelles sur terre et faire comprendre aux fonctionnaires européens qu’ils ne peuvent soustraire aucun criminel aux mains de la justice centrafricaine.
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